Atelier Philo 5 en CM1 : la Liberté

Ce jeudi a eu lieu notre dernière rencontre avec Claire-Marie (blog https://pensergrandir.fr/).

Un grand merci à elle, ce fut une très belle expérience. Merci également à l’APEL qui a financé ces ateliers.

Voici le compte-rendu : 

La liberté vs un confort qui ne changera pas… 2 ateliers philo en un ce matin avec les CM1.

Ce matin, à l’initiative de la maitresse de la classe, nous avons vécu 2 ateliers XXL ! En effet, nous avons été en classe entière pendant 2h ! Chaque demi-groupe a eu son temps de discussion sur le tapis, mais a aussi pu observer une discussion, et participer intérieurement à la réflexion !

Pour notre pratique de l’attention, nous avons imaginé notre respiration colorée qui remplit peu à peu notre corps jusqu’à nous retrouver submergés de couleur.

silhouette remplie de couleur

Puis nous avons lu une adaptation de la fable de Jean de La Fontaine « Le loup et le chien », tiré du recueil des Philo-fables de Michel Piquemal chez Albin Michel.

Les enfants sont invités à s’identifier à un personnage de l’histoire…

le loup et le chien

Pourquoi je choisis le chien ?

  • Pour pas avoir faim
  • pour pas être seul
  • parce que je peux quand même courir
  • quelqu’un s’occupe de lui
  • il est aimé

Pourquoi je choisis le loup ?

  • Parce qu’il est invité par le chien
  • parce qu’il n’est pas éduqué par quelqu’un
  • il peut être seul (tranquille)
  • il a la liberté et le confort d’être seul
  • il peut chasser
  • il vit sans règles
  • il choisit son habitat
  • c’est un prédateur, c’est un peu le roi de la forêt

Ensuite, en faisant le parallèle avec nos vies humaines, les enfants ont argumenté leurs choix en faveur de la liberté ou du confort.

Pour le confort… Pour la liberté…
– pour pas mourir de faim
– pour bien dormir
– pour pouvoir être sur un canapé et regarder la télé si j’ai envie
– pour quand il pleut
– même avec peu de choix, on peut faire des choses intéressantes
– quand on est trop libre, on perd du confort
– pour être libre
– dans le confort, on fait tout le temps la même chose, alors que dans la liberté, t’as le choix
– la liberté c’est bien, mais il faut s’organiser, car on ne peut pas compter sur les autres

« Le confort c’est un peu comme la classe, et la liberté comme la récréation. »

On a l’impression qu’on ne peut pas avoir les deux en même temps. Choisir l’un c’est renoncer à l’autre…

Peut-on avoir le confort et la liberté en même temps ?

  • Oui si tu fais un sport où tu te sens bien et quand tu cours tu te sens libre
  • au scout, t’es libre et en même temps t’as du confort, parce que t’as une tente, du feu…
  • si t’as beaucoup d’argent, t’as la liberté d’acheter ce que tu veux, et t’as toujours du confort.

Après la récréation, nous avons changé de place, et continué sur le thème de la liberté avec un exercice de pensée présenté par Johanna Hawken à la maison de la philo de Romainville.

Après avoir présenté la situation-problème du « Prisonnier volontaire », imaginée par John Locke, on s’est demandé si ce prisonnier était libre…

Le prisonnier est-il libre ?

OUI NON
– Il fait ce qu’il veut dans sa cellule
– il n’y a pas de règles dans la cellule
– il l’a choisi
– il a tout ce qu’il aime
– même s’il se dispute avec son ami, ça ne dure jamais longtemps
– Il ne voit plus sa famille
– il ne peut plus sortir
– il ne pourra plus faire Noël
– s’il casse quelque chose dans sa cellule, il ne pourra plus aller le changer
– il va regretter son choix
– s’il se dispute avec son meilleur ami…

Pas toujours facile de faire la différence entre bonheur et liberté… c’est bien la liberté que nous questionnons ici !

Et à bien y regarder, le prisonnier a-t-il perdu toutes ses libertés ?

Les libertés perdues :

  • les nouvelles rencontres
  • voir et sentir la nature
  • se déplacer
  • faire du sport

Les libertés conservées :

  • le confort
  • la liberté d’action
  • la liberté d’imaginer des choses dans la prison
  • la liberté d’inventer des jeux

Et l’ami dans tout ça… est-il libre ?

  • Il est libre de faire n’importe quoi dans la cellule
  • il n’est pas libre car le prisonnier va lui imposer des règles
  • il est libre dans sa tête
  • il est libre de ses émotions
  • il peut penser ce qu’il veut
  • il peut toujours faire des demandes au prisonnier

Pour finir, chacun a pu écrire dans son cahier les libertés (si elles existent) qu’on ne pourra jamais nous enlever… Mais pour savoir ce qu’ils ont écrit, il faudra leur demander !

Merci à tous les petits philosophes de la classe de Mme Paillet, pour leur implication dans les discussions et leur goût tout neuf pour la philo !
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